L’interruption volontaire de grossesse (IVG) est un droit fondamental des femmes en France. Inscrit dans la Constitution en 2024, ce droit permet aux femmes de choisir librement si elles souhaitent poursuivre ou non une grossesse. En tant que collectif dédié à l’univers féminin, nous souhaitons vous informer sur le déroulement complet de l’IVG, qu’elle soit médicamenteuse ou chirurgicale. Voici un guide détaillé pour comprendre comment se passe un avortement, étape par étape.
Les étapes préalables à l’interruption volontaire de grossesse
Avant de procéder à une IVG, plusieurs étapes importantes doivent être suivies. Ces étapes permettent de s’assurer que la décision est prise en toute connaissance de cause et que la méthode choisie est adaptée à la situation de chaque femme.
Deux consultations médicales obligatoires sont prévues dans le parcours d’IVG :
- La première consultation permet de s’informer sur la procédure et de recevoir un dossier-guide complet.
- La deuxième consultation est l’occasion de confirmer sa demande par écrit et de choisir la méthode d’IVG la plus appropriée.
Soulignons qu’il n’y a plus de délai de réflexion obligatoire entre ces deux consultations, ce qui permet d’accélérer le processus si nécessaire.
Un entretien psychosocial est également proposé à toutes les femmes et est obligatoire pour les mineures. Cet entretien offre un espace d’écoute et de soutien psychologique, vital dans cette démarche souvent difficile.
Nous tenons à souligner que l’IVG est autorisée en France jusqu’à 14 semaines de grossesse, soit 16 semaines d’aménorrhée. Ce délai légal, fruit des avancées en matière de droits des femmes, permet à chacune de prendre le temps nécessaire pour sa décision.
Déroulement de l’IVG médicamenteuse
L’IVG médicamenteuse est possible jusqu’à 7 semaines de grossesse, soit 9 semaines d’aménorrhée. Cette méthode, moins invasive que l’IVG chirurgicale, se déroule en plusieurs étapes :
1. La prise de médicaments :
- Premier jour : prise d’un comprimé de mifépristone, qui bloque l’action de la progestérone.
- 24 à 48 heures plus tard : prise de comprimés de misoprostol, provoquant les contractions utérines.
2. Le processus d’expulsion : Dans les heures qui suivent la prise du misoprostol, l’embryon est expulsé, accompagné de saignements et de douleurs abdominales. Ce processus peut durer plusieurs heures.
3. La visite de contrôle : Une consultation de suivi est indispensable 14 à 21 jours après l’IVG pour vérifier que la grossesse est bien interrompue et qu’il n’y a pas de complications.
Le taux de réussite de l’IVG médicamenteuse est d’environ 95%. Il est utile de noter que des effets secondaires tels que des douleurs et des saignements sont fréquents mais généralement sans gravité.
Étape | Timing | Action |
---|---|---|
1 | Jour 1 | Prise de mifépristone |
2 | 24-48h après | Prise de misoprostol |
3 | 14-21 jours après | Consultation de contrôle |
Processus de l’IVG instrumentale (chirurgicale)
L’IVG instrumentale, également appelée chirurgicale, est obligatoire après 9 semaines d’aménorrhée et jusqu’à la limite légale de 16 semaines d’aménorrhée. Cette méthode se déroule généralement en milieu hospitalier et comprend les étapes suivantes :
1. Préparation : La patiente est accueillie dans un établissement de santé. Une anesthésie locale ou générale est pratiquée selon le choix de la femme et l’avis médical.
2. Intervention : L’IVG instrumentale consiste en une aspiration du contenu utérin. Cette procédure dure généralement entre 10 et 15 minutes.
3. Surveillance post-opératoire : Après l’intervention, une période de surveillance de quelques heures est nécessaire avant le retour à domicile.
4. Suivi : Comme pour l’IVG médicamenteuse, une consultation de contrôle est programmée dans les 14 à 21 jours suivant l’intervention.
Le taux de réussite de l’IVG instrumentale est très élevé, atteignant 99%. Il est recommandé d’être accompagnée pour cette procédure, notamment pour le retour à domicile après l’anesthésie.
Nous tenons à souligner que, grâce aux avancées législatives, les sages-femmes sont désormais habilitées à pratiquer des IVG instrumentales, élargissant de ce fait l’accès à ce service essentiel.
Aspects pratiques et financiers de l’IVG
L’accès à l’IVG en France a été grandement facilité ces dernières années, notamment grâce à l’action de figures emblématiques comme Simone Veil, défenseuse des droits des femmes. Voici les informations essentielles à connaître :
Prise en charge financière : L’IVG et tous les actes associés (consultations, examens, etc.) sont pris en charge à 100% par l’Assurance Maladie. Cette mesure garantit l’accès à l’IVG pour toutes les femmes, indépendamment de leur situation financière.
Accès pour les mineures : Les mineures peuvent avoir recours à l’IVG sans autorisation parentale. Cette disposition, inspirée par la philosophie de Simone de Beauvoir sur l’autonomie des femmes, garantit le droit des jeunes femmes à disposer de leur corps.
Reprise de la fertilité : Il est important de savoir que la fertilité reprend immédiatement après une IVG. Une réflexion sur la contraception est donc essentielle et fait partie intégrante du suivi post-IVG.
Au final, l’IVG est un droit fondamental qui s’inscrit dans une longue histoire de luttes pour l’égalité des sexes. Si vous vous trouvez dans une situation où vous envisagez une IVG, n’hésitez pas à vous faire accompagner. De nombreuses associations et sites d’information existent pour vous soutenir dans cette démarche. N’oubliez pas que votre santé physique et mentale est primordiale, et que des professionnels sont là pour vous écouter et vous guider, que ce soit pour une IVG ou pour faire face à des situations de sexisme.